Après la crise financière de 2007, de nombreux gouvernements ont mis en place des verrous pour réguler le monde de la finance (verrous qu’au passage, Trump a fait allègrement sauter quelques jours après son investiture). Avec l’affaire Fillon, c’est pareil : cette affaire doit nous permettre de mettre enfin des verrous pour réguler cet univers opaque qu’est celui des élus. Il y a peu, j’ai fait un incentive à Lisbonne lors duquel j’ai débattu de tout ça toute la journée. Et c’est fou de voir dans quelle mesure cette histoire a indigné l’ensemble de la population. Quelle que soit le bord politique, le dépit était bien présent. Même les soutiens de François Fillon le soutenaient sans grande conviction : ils étaient nettement désabusés par les agissements de Fillon et compagnie. Cette controverse a véritablement mis en lumière les problèmes de notre démocratie. Mais le pire reste la l’attitude de Fillon. Il a versé dans le populisme : il a sorti l’argument du complot, blâmé les journalistes. Fustiger ceux-ci est à l’évidence une pratique récurrente dans ce genre d’affaires : c’est une technique magistrale pour se défausser. Mais là, c’est devenu particulièrement violent. Jean-Pierre Raffarin a invité les citoyens à beugler sur les journalistes avant l’entrée en scène de Fillon ! C’est exactement ce qu’aurait fait Donald Trump, pour le coup. De la part d’un ancien homme d’Etat, cela en dit long sur l’état d’esprit du clan Fillon ! Le cœur du problème, c’est que députés et sénateurs considèrent notre pays comme une mine d’or. Les montages de Fillon établissent qu’aucune juridiction d’aucune sorte ne surveille les agissements de nos élus : ceux-ci jouissent d’une impunité totale. Il serait vraiment temps de cadrer ce secteur. L’on va vers de plus en plus de transparence, même si c’est toujours à reculon. Des décennies durant, l’Elysée n’était dépendant d’ aucun devoir de transparence. Je ne supporte pas Sarkozy mais il a fait une très bonne chose : il a fait en sorte que les dépenses de l’Elysée. C’est pourquoi chaque euro qui y est dépensé est rendu public ! C’est de cette façon dont marche une vraie démocratie dans une démocratie, et il est important que la cour des Comptes soit autorisée à vérifier les dépenses de nos élites. En tout cas, j’ai beaucoup apprécié cet incentive à Lisbonne. L’agence qui l’a animé, si vous cherchez à monter un événement.